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Des exploitations moins compétitives

Les fermes céréalières françaises vont mal. Un changement profond du modèle de développement s'impose.

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Les exploitations de grandes cultures sont très dépendantes des aides, qui représentent en moyenne, sur 2007, 2008, 2009, 109 % du revenu courant avant impôts et, rien que sur 2009, certainement 219 %. Or, celles-ci doivent baisser de 70 à 100 €/ha d'ici à 2013, ce qui se traduira par une chute d'un quart du résultat disponible. Elles sont aussi moins compétitives que leurs homologues européennes. Tel est le constat dressé par Vincent Chatellier, chercheur à l'Inra, le 2 février dernier lors du colloque « Producteurs de grandes cultures : proactifs et réactifs », organisé par Pluriagri, CER France et Arvalis. Entre 1990 et 2006, notre production hors aides par hectare de SAU a stagné (860 €/ha en 2006). Elle est demeurée plus faible que chez nos deux grands compétiteurs, l'Allemagne et le Royaume-Uni. De même, la valeur de la production par UTA a plutôt tendance à régresser sur les trois dernières années de la période. Autre facteur d'inquiétude, le poids des charges de mécanisation est plus lourd chez les céréaliers français que partout ailleurs. Il s'est d'ailleurs encore alourdi en 2007, les exploitants profitant d'une conjoncture favorable pour investir.

Parmi les pistes proposées pour enrayer cette perte de compétitivité, la dilution des charges de mécanisation apparaît comme la plus prometteuse. Agrandissement, mise en commun du matériel (Cuma), travail à façon pour d'autres exploitants, assolement commun, le tout combiné à l'adoption des techniques simplifiées, pourraient faire gagner de 150 à 200 €/ha. Un retour à plus d'agronomie, une meilleure adaptation du niveau des intrants à la parcelle sont des leviers complémentaires à ne pas négliger.

Vincent Thècle

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